[roman] "Tu n'es pas la fille de ta mère" d'Elisabeth QUIN

 

Lundi 12. Mars 2007  11:36

 

Bonjour,

------------------ resume ------------------

A Paris, une jeune femme décide de ne pas se reproduire ...
A Phnom Penh, une petite fille attend désespérément une mère ...
Entre la France et le Cambodge, le parcours initiatique d'une femme qui affirme sa liberté ...
Récit bouleversant de la naissance d'un amour : celui d'une mère adoptive pour sa fille d'un autre monde.
Un amour qui la renvoie à sa propre histoire ...

------------------ l'auteur ------------------------

Ce roman-récit, tout empli d'autofiction et de " mentir-vrai ", s'inscrit dans la suite logique, et
quasi-chronologique, de "La peau dure" publié avec succès, par l'auteur voici deux ans. A l'époque,
la narratrice détaillait ses désarrois sentimentaux ; elle a mûri ; on la retrouve, dans ce nouveau livre,
plus déterminée. Il faut dire que cette narratrice a choisi d'adopter un enfant, une petite Cambodgienne :
ce " devenir-mère " la transfigure.

---------- critiques professionnels ----------------

« N’ayons pas peur de l’écrire haut et fort. Elisabeth Quin carbure à l’émotion. La quintessence. »
Frédéric Picard, Le Figaro Littéraire.

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La revue de presse de Radio France :

Quand la plus futée des critiques de cinéma - la nôtre - se lance dans l'écriture, cela donne l'histoire
d'une séductrice victime d'un chagrin d'amour. Avec un joli sens de la formule et une ironie constante,
Elisabeth Quin fait son entrée en littérature.

------- mon avis ------------

Appreciant cette femme pour ses critiques (cinema sur "France television" et livres sur "paris premiere") et sachant qu'elle avait ecrit un recit sur son experience de l'adoption, j'ai courru acheter ce livre !

Le titre est excellent : il met cote a cote 2 sentiments tres fort !!!
Il veut tout dire a lui tout seul : c'est SA fille sans qu'elle ne soit SA mere (biologique !) ...

Il part dans deux directions : il y a, d'abord, le récit proprement dit de l'adoption.
L'expédition à Pnom-Penh, les déboires administratifs, l'éblouissement d'un amour naissant, au bout du monde, entre une mère et sa fille ... Pages intenses et fortes où l'auteur tombe le masque et avoue que, derrière sa " peau dure ", il y a des océans de tendresse ...

Mais ce livre raconte, en même temps, et par flashes-back, une autre histoire : celle de la narratrice.

Les deux " histoires " qui tissent ce roman se retrouvent alors pour raconter celle - unique - d'une femme
en quête d'elle-même ...

Un ton sec. Des formules au lance-flamme. Un humour radical et ravageur. Avec ce deuxième " roman ",
le style-Quin se précise : un mélange d'autodérision et de gravité ...

On rentre immédiatement dans cette aventure . On la vit à travers Elisabeth .
On sourit , on pleure,on espère , on se décourage au fil des pages. On se demande pourquoi il est si périlleux , si difficile d'adopter un enfant , alors qu'il y en a tant qui attendent et espérent ...

On revit cette magnifique aventure (tres bien raconte aussi dans le SUBLISSIME film de Bertrand Tvernier "Holy Lola" avec Isabelle Carre et Jacques Gamblin !).

Merveilleux :-)

Un récit magnifique plein de sensibilité , de tendresse et de souffrance aussi.

 

Un hymne à l'amour



Voilou
 

++

Aude

PS : j'amenerais ce livre ainsi que mes 3 precedentes critiques au diner de demain !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le parcours d'Elisabeth Quin

 

 

 

 

 

 

 

 

Élisabeth Quin, née le 23 mars 1963 à Paris, est une critique de cinéma française

 

 

Une ascension flamboyante

 

Elisabeth Quin est née à Paris en 1963 et a commencé sa carrière dans le journalisme dans une radio associative. On peut la voir chroniqueuse dans l’Assiette anglaise, puis dans un premier temps, elle est recrutée à Paris Première pour sa voix.
On lui répète dès ses premières apparition à la télé qu’elle a un physique de radio et ça lui plaît !

 

 

Fidélité envers « Paris Première »

 

Elisabeth Quin est devenue, en quelques années, la star incontestée de la critique cinématographique. Elle est, entre autres, la « madame cinéma » de Elle. Elle présente « Ciné Quin » sur « Paris Première », où en 6 minutes elle nous offre son coup de cœur , son coup de griffe et une interview. Mais avant cette aventure en solo, elle a pu aiguiser son mordant dans le JT de la culture, Rive Droite, Rive gauche, où aux côtés de Thierry Ardisson elle a pu déjà partager sa passion du 7ème art.
Elle est également chroniqueuse de cinéma pour l’émission « Ça balance à Paris » qui est désormais présentée par Pierre Lescure.
Elle est aussi chroniqueuse pour le magazine Campus.

 

 

Sa personnalité

 

Aristocrate à la fois gourmande et bien élevée, elle oscille sans cesse, sourire aux lèvres, entre enthousiasme et exigence.
Une prestance et une justesse qui s’accordent à merveille à son regard malicieux et à son visage souriant.
Animée par une formidable dynamique de la critique, elle époustoufle par sa subtilité et sa modestie.
La grande classe c’est savoir parler de ce qu’on aime pas et sur ce plan Elisabeth possède cette grande classe !

 

 

 

Elisabeth Quin côté littérature

 

 

La Peau dure (2004)

 

« Gustave et Kéké Wu-épouse-Jourdain-plus-pour-longtemps se retrouveront au Palais en septembre 2002, le jour de la rentrée des classes, à l’heure où les Aurélien offrent un morceau de leur Prince Noir aux adorables petites emmerdeuses déjà insatisfaites qui leur réclament immédiatement la totalité de leur goûter.
L’ascenseur de l’aile des Affaires familiales sera toujours en panne, l’avocat essaiera de prendre un air dégagé, je lui devrai toujours ses honoraires, Gu sera en retard et il aura minci.
Je me dirai « il a rencontré quelqu’un », lui me regardera avec curiosité, comme s’il voyait un fossile, ou une vieille photo de classe, et je comprendrai à ses yeux que c’est mort. Je serai de l’histoire ancienne. »

Elizabeth Quin signe ici son un premier roman typiquement féminin ! La peau dure est donc une histoire banale, sans grande surprise. Mais dès les premières lignes, le style d’Elizabeth Quin porte entièrement la narration. La banalité du sujet est compensée par un verbe incisif, simple et expéditif. Derrière cette brièveté se cache la maîtrise d’une écriture pudique, sobre et méticuleuse. Elle illustre magnifiquement cette rupture, ce repentir, cette descente vers la misère sentimentale. Mais avec derrière chaque évocation, une petite pointe d’ironie amusée, un sourire amer. Une mise à distance permet de résister au cliché du roman d’amour. Cette femme, qui passe son temps à tromper, à détruire et à humilier, pour être la seule à rester debout, en paraît sympathique et pleine d’humilité. Un livre comme une mise en garde sur les paradoxes de l’amour et l’autodestruction sentimentale.

 

 

Tu n'es pas la fille de ta mère (2006)

 

« A Paris, une jeune femme décide de ne pas se reproduire…
A Phnom Penh, une petite fille attend désespérément une mère…
Entre la France et le Cambodge, le parcours initiatique d'une femme qui affirme sa liberté…
Récit bouleversant de la naissance d'un amour : celui d'une mère adoptive pour sa fille d'un autre monde.
Un amour qui la renvoie à sa propre histoire… »

Un récit autobiographique tout en finesse, tout en pudeur : le récit d'une adoption ou comment attendre "un enfant au cœur vacant".
Un livre bouleversant, totalement politiquement incorrecte, une autodérision saisissante. Elisabeth Quin met son cœur à nu, sans tricher ni frimer. On réalise vite que c’est pour s’adopter elle-même qu’elle devient adoptante.

 

 

Elisabeth Quin et le cinéma

 

Fais-Moi rêver (2002)

 

Une comédie romantique de Jacky Katu
Avec Fabienne Babe, Rachid Djaïdani, Elisabeth Quin, Sacha Bourdo
Alice aime ceux qui la font rêver. Vendeuse dans une boutique de vidéos où elle s'ennuie ferme, elle aspire à une autre vie. Heureusement, elle rencontre le beau Mickey dont elle tombe amoureuse. Mais celui-ci disparaît et laisse Alice sans nouvelles.
La séparation agit comme une révélation.
Enfin, ils se retrouvent. Alice décide alors de tout plaquer et de partir à l'aventure avec lui.

 

 

Elle critique tout (2004)

 

Une comédie de Alain Riou

Avec Renan Pollès, Alain Riou, Elisabeth Quin et François Reynaert

Antoine, romancier à succès considéré comme le chantre du bonheur conjugal découvre les affres de la jalousie quand sa jeune femme, Maud, journaliste dans un excellent quotidien, est nommée critique littéraire. Ne pouvant admettre que les éloges de Maud ne concernent que le talent littéraire des jeunes auteurs qu’elle loue il va jusqu’à s’imaginer un lien plus intime entre elle et Vivien, brillant représentant de la tendance moderniste, qu’il combat…
L’idée de départ est plutôt séduisante : suivre les rivalités et les fluctuations d’un triangle amoureux classique, formé par une jeune femme (Elisabeth Quin), un vieil écrivain installé (Riou himself) et un jeune auteur ambitieux (François Reynaert), auxquelles se mêle une réflexion sur la création, l’inspiration, l’ego de l’artiste.

Ca coince, ça grince, ça dérape. Plutôt savoureusement. Guitry, dont Alain Riou s’est inspiré, doit bien rire: les vacheries volent, très drôles.